Mille Regretz
L'Italie des années 1500

Concert du 29 novembre 2022
Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne

L’Italie des années 1500 est le centre du monde des arts. Florence, Milan, Rome, Naples, Venise, Ferrare, Mantoue sont autant de cités où le mécénat des Médicis, des Sforza, des Borgia, des Este, attire les meilleurs esprits du temps, en particulier les maîtres de la polyphonie franco-flamande comme Josquin des Prés, Jean Mouton, et Heinrich Isaac, ou des Espagnols comme Cristobal de Morales. La chapelle pontificale, les cours et chapelles des princes rivalisent d’éclat, et les musiciens étrangers sont courtisés et se voient offrir des salaires et des conditions de travail qui font pâlir d’envie toutes les cours européennes. Rares sont les compositeurs italiens qui figurent dans les publications de l’époque, à l’exception de Costanzo Festa, qui apparaît dans la prestigieuse collection du Ms Medicis rassemblée par le pape Léon X, et dont plusieurs compositions seront interprétées dans ce programme. La visibilité, les honneurs et les récompenses ne sont pourtant pas les seuls bénéfices que perçoivent ces musiciens venus de l’étranger, car si l’Italie reçoit, elle donne également.
Ainsi, des interactions fécondes et des collaborations artistiques s’établissent : Isaac met en musique l’élégie d’Ange Politien sur la mort de Laurent le Magnifique, et Josquin ressuscite les vers de Virgile (Dulces exuviae), mais s’empare aussi du genre populaire de la frottola (El grillo). Ottavino Petrucci imprime leurs compositions, et le théoricien Gioseffo Zarlino cite le grand Josquin comme un modèle de perfection. Son style d’écriture polyphonique même, au contrepoint si savant, évolue en Italie dans ses œuvres sacrées.
C’est cet échange que veut illustrer notre programme, consacré dans sa première partie à l’élégie, où musique et poésie collaborent à la célébration d’un défunt/une défunte illustre : Didon, Anne de Bretagne, Ockeghem, Laurent le magnifique, Savonarole même…
La deuxième partie du concert fera le chemin de la chanson profane à la musique d’église, puisque bien des chansons célèbres servent de thème (cantus firmus) à des compositions sacrées. Ainsi, « la chanson de l’Empereur », « Mille Regretz », sera déclinée en chanson, en pavane, et dans les différentes sections de la messe.

Concert organisé par la Direction des Affaires Culturelles
de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université

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